La retraite à 62 ans pour nos dirigeants ?

Publié le par Nassim Guessous

Ô rage, ô désespoir, ô jeunesse ennemie ! Que n’ais-je plus vécu pour ne pas subir cette infamie ! La jeunesse n’est qu’un mot, certes, toutefois être jeune est un mal et les jeunes sont une plaie. En effet, bien qu’ils représentent un enjeu politique, dans la mesure où la résolution des maux dont ils sont « atteints » revêt une importance électorale cruciale, la jeunesse de  France est exclue du débat politique.

 

« On donne le bac », « l’école ne forme plus », « les jeunes ne savent plus rien faire » … autant d’expressions maintes et maintes entendues qui, bien qu’elles reflètent une certaine réalité, n’en demeurent pas moins trop généralistes, simplistes, et surtout discriminatoires. En effet, elles mettent en avant le rejet dont est victime la jeunesse de France dont le politique doit tant bien que mal s’occuper. Ce qui m’attriste, c’est que depuis toujours jeunesse et foi en l’avenir sont allées de paire. Aujourd’hui, jeunesse est synonyme de crise de confiance : le jeune est un poids qu’il faut tirer, non pas pour l’aider à se projeter vers l’avenir, mais pour le sortir du trou.

 

Le problème, c’est qu’avec cette approche on fait comprendre à la jeunesse qu’elle n’a que peu de prise sur son avenir. En outre, on la déresponsabilise tant elle est infantilisée, on l’exclue du politique, ce qui l’empêche par là même de devenir actrice de sa propre destinée.

 

Aussi, le système électorale, tel qu’il existe à l’heure actuelle, favorise le passéisme, la torpeur ainsi que la sclérose de la République. Le manque de confiance en l’avenir qui sous tend cet état de fait n’a pas d’autre conséquence sur l’état d’esprit de nos concitoyens que … le manque de confiance en l’avenir.

 

Effectivement, exclure la jeunesse de la prise de décision place celle-ci  dans une position  attentiste, ce qui laisse présager d’une incapacité à se diriger plus tard, ou du moins à déléguer cette tâche à une certaine élite. Or, le système actuel souffre déjà d’une dérive clientéliste et népotiste. L’ascenseur social s’essouffle, la reproduction sociale refait violemment surface. Dès lors, il apparaît que le futur ne sera vraisemblablement pas plus rose pour une majorité de français, du moins sur le plan de la représentation politique, et plus particulièrement en termes de représentativité de la classe politique.

 

Par conséquent, il serait bon de voir nos hommes et femmes politiques se frotter directement à toutes les jeunesses de Frances (j’insiste sur le fait qu’une démarche de communication pure et simple ne ferait qu’amplifier la distance séparant jeunesse et politique, celle-ci ne servant finalement que d’argument électoral). Pourquoi ne pas débattre à la télévision avec des jeunes issus de différentes composantes de la jeunesse hexagonale ? Je tiens juste à rappeler que le sentiment de mise à l’écart fait partie des principaux facteurs incitant à la violence.

 

 

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